Chauffer ou refroidir les habitations grâce à l’eau de mer

Pour la planète et pour éviter un réchauffement climatique de 1,5°C, on doit réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Pour réduire leurs émissions de CO2 de 50 % , de nombreuses villes s’intéressent de plus en plus à la thalassothermie pour se chauffer grâce à l’eau de mer.

Qu’est ce que la thalassothermie?

En comparaison à une pompe à chaleur qui puise son énergie dans l’air extérieur, la thalassothermie est plus performante car elle produit jusqu’à 5 kWh de chauffage pour 1 kWh d’électricité consommée soit 30 % de plus.

La thalassothermie consiste à utiliser l’eau de mer comme source d’énergie pour chauffer ou refroidir. L’énergie thermique des mers est utilisée, on récupère l’énergie calorifique de la mer et exploite l’énergie marine; cela est rendu possible car les vagues et les courants produisent une énergie accumulée dans les mers et océans. Le principe est  simple: il s’agit d‘extraire la chaleur de la mer.
L’eau de mer est pompée à une profondeur d’environ dix mètres où sa température varie entre 12 et 25 °C selon la saison. Elle est ensuite envoyée dans une série d’échangeurs de chaleur (brides), elle cède une partie de son énergie à un circuit d’eau douce qui alimente des pompes à chaleur réversibles. Celles-ci augmentent la température du circuit de chauffage secondaire et de l’eau chaude sanitaire ou à l’inverse la réduisent pour apporter de la fraîcheur lorsque cela est nécessaire.

Dans l’objectif d’aller vers une production d’énergie à coût environnemental faible tout en étant technologiquement fiable, la thalassothermie a fait ses preuves sur les côtes urbanisées du littoral français. Par exemple à Marseille, Sète, La Grande-Motte, Biarritz, Cherbourg ou Boulogne-sur-mer.
Depuis plusieurs années ces villes ont choisi la thalassothermie. on trouve désormais des pompes à chaleur à eau de mer efficaces à Marseille où la centrale Thassalia exploitée par Engie a été inaugurée fin 2016 pour chauffer et rafraîchir 500 000 mètres carrés de bâtiments dans le quartier d’affaires Euroméditerranée.

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La thalassothermie se développe beaucoup  sur les côtes de la Méditerranée, favorisée par l’absence de marées et une bathymétrie (reliefs et profondeur des mers)  favorable. Les pompes à chaleur à eau de mer sont aussi favorablement reconnues dans les pays nordiques comme la Norvège, avec des capacités de plusieurs dizaines de MW par installation et des technologies adaptées aux mers froides.

Biodiversité et écosystème préservés

Les recherches récentes sur la transformation énergétique démontrent que les pompes à chaleur à eau de mer ont un impact négligeable sur la flore et la faune. Les variations de température induites par les rejets d’eau ne dépassent pas 1°C, dans un périmètre de cinq mètres autour du point de rejet. La valorisation du cycle de l’eau de mer n’émet aucune pollution et ne perturbe pas l’écosystème marin, car l’exploitation des calories de la mer doit respecter des règles strictes. Les études indiquent que l’énergie thermique est une solution compétitive pour la transition énergétique, à condition que les installations soient bien conçues et bien construites. La thalassothermie appartient à la catégorie des énergies renouvelables en plein essor. Une solution qui devrait sans doute attirée de nombreuses villes.

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